top of page

Apprenons à aimer la science

Photo du rédacteur: Thierry BardyThierry Bardy

Pour apprendre à aimer la science, il faut d'abord comprendre comment elle se construit. La science n'est pas la recherche, une théorie scientifique n'est pas une vérité absolue et définitive, un consensus scientifique ne peut ni ne doit être mis en balance avec un avis divergent d'expert, si réputé soit-il.

Voici un objectif ambitieux, tant mis à mal dernièrement ! Nous n'avons jamais autant parlé de science que depuis deux ans, vu tellement de scientifiques s'exprimer dans les médias et une telle quantité de personnes donner leur avis. Cette omniprésence pourrait être réjouissante. Pourtant, c'est un échec. La faute est collective, alors tentons tous de nous améliorer. Pour commencer, il faut s'entendre sur les termes. La « science » est un mot générique, évoquant un cumul de connaissances dans différents domaines. Plus spécifique, la « recherche » consiste à entreprendre des actions pour améliorer l'état des connaissances scientifiques. Enfin, une « théorie scientifique » est une hypothèse qui explique un phénomène. Elle résulte de nombreux travaux de recherche et donne une explication cohérente, fondée sur tout ce que nous savons. Consensus scientifique Ainsi, un consensus scientifique n'est jamais une vérité absolue et définitive. C'est l'explication la plus convaincante à un moment donné, elle est solide et a été éprouvée. Corollaire de cela, il ne suffit pas de proposer une autre piste, un avis divergent pour que le consensus s'avère faux. Je viens d'un domaine scientifique, l'histoire des origines de l'humanité, dans lequel il est coutume de dire que toute découverte peut chambouler l'état des connaissances. En réalité, cela ne bouscule que les idées avancées avec trop de légèreté. Les théories solides résistent, seules les interprétations portées par peu de données vacillent. Lire aussi : Précédente chronique d'Antoine Balzeau : « Qu'est-ce qui nous rend humain ? » Il est important que chacun d'entre nous, chercheurs, journalistes, citoyens, comprenne ces nuances. Jusqu'à preuve du contraire (c'est-à-dire lorsque des travaux de recherche ont réellement invalidé une théorie), un consensus scientifique a plus de valeur que tout avis individuel. La somme des connaissances prévaut sur l'opinion d'un expert, même si c'est le plus grand de son domaine, mais aussi sur celle de tout chercheur qui commente hors de son champ de prédilection ou de chaque citoyen. Alors, apprenons à chercher à comprendre l'état des connaissances scientifiques, à nous renseigner sur ce qui est solide et ce qui ne l'est pas, plutôt que de nous aligner sur ce qui nous conforte ou nous plaît le plus. Antoine Balzeau

6 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

L'information en 2050 : du meilleur au pire ?

À quoi ressemblera le monde de l’information dans 25 ans ? C'est dans le cadre des Etats Généraux de l'Information que l'INA a interrogé...

L'incroyable année 2024 de l'IA !

Après l'irruption de ChatGPT, des doutes existentiels émergeaient fin 2023 sur le déploiement de l'IA. L'année 2024 a démenti les...

Comments


bottom of page