Depuis sa création en 2016, l'entreprise développe un système basé sur la blockchain permettant aux industriels de l'agroalimentaire de tracer l'ensemble de leurs opérations. Objectif : gagner en productivité et répondre aux injonctions de transparence du consommateur.
Produire en toute transparence nécessite de maîtriser l'ensemble des informations de son process. C'est en partant de ce postulat que Maxine Roper et Stefano Volpi, deux spécialistes de l'agroalimentaire, ont lancé il y a sept ans leur jeune pousse, Connecting Food. Leur intuition d'alors : la technologie de la blockchain, déjà utilisée dans le monde des cryptomonnaies, pouvait permettre aux producteurs et transformateurs de tracer l'ensemble de leurs matières premières et de suivre, pas à pas, les étapes de leur transformation.
« Nous avons fait le choix, depuis le départ, d'une solution adaptée aux spécificités de cette industrie, à forts volumes et à faibles marges unitaires. En un mot, capable de récupérer des millions d'informations, de les agréger et de standardiser leur traitement », indique Stefano Volpi, qui a travaillé avec le CEA-List, le centre de recherche de Paris-Saclay spécialisé dans les systèmes numériques intelligents.
« Conduite industrielle »
Pour les industriels, l'intérêt de cette technologie est double : en améliorant la traçabilité, elle permet de renforcer le contrôle qualité et, donc, de réduire les risques. « La maîtrise d'une information précise, grâce aux algorithmes, peut ainsi conduire à une adaptation du process, si nécessaire », poursuit le dirigeant. L'autre avantage pour les transformateurs réside dans une communication plus performante vis-à-vis de consommateur, garantissant une adéquation entre la supply chain et la promesse de marque.
« La transparence est aujourd'hui centrale dans la conduite d'une entreprise agro-industrielle. Maîtriser l'information est en effet nécessaire, non seulement pour s'assurer du respect de la réglementation, mais aussi des engagements pris envers les actionnaires ou les clients finaux. C'est un outil de conduite industrielle, mais aussi marketing », analyse Stefano Volpi, estimant toutefois qu'« il reste beaucoup de travail pour apprendre aux acteurs de la filière à gérer leurs données ».
La recette de Connecting Food semble fonctionner. Depuis sa création, l'entreprise, qui emploie une vingtaine de personnes à Paris, est parvenue à lever quelque 7 millions d'euros au total. Travaillant pour des grands noms tels que Herta, Nestlé ou Mondelez, elle est désormais présente en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni, et a commencé « à poser le pied aux Etats-Unis ». Son chiffre d'affaires - tenu secret par ses dirigeants - est « supérieur au million d'euros », selon le PDG.
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