top of page
Photo du rédacteurThierry Bardy

Gafam : les promesses de l'IA doivent se concrétiser car les coûts, eux, sont déjà là

Nicolas Madelaine


Alphabet (Google), Amazon, Apple, Meta (Facebook) et Microsoft sont tirés en Bourse par leur positionnement sur l'IA générative. Mais pour l'instant, leurs bons résultats viennent de leurs activités traditionnelles.

C'est surtout leur taille et leur influence sur Wall Street qui réunissent Alphabet (Google), Amazon, Meta (Facebook), Apple et Microsoft. Malgré leur appartenance au secteur de la tech, les Gafam sont sur des marchés aux cycles différents. Mais un nouveau critère renforce depuis quelque temps la pertinence à parler de ces sociétés comme d'un segment à part entière : leur positionnement privilégié sur l'intelligence artificielle, en particulier celle qui peut tout changer, l'IA générative.

Cette technologie sous le capot des robots conversationnels type ChatGPT propulse ces cinq entreprises à des sommets boursiers : une hausse de deux tiers depuis un an de leur capitalisation boursière agrégée malgré un environnement économique et financier fragile. Elles ont les réserves de cash pour la déployer à grande échelle, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

Et ce même s'il faut préciser que l'IA a fait diversement progresser ces sociétés. Apple est celui qui en parle le moins, en tout cas pour l'instant, et s'est fait voler le statut de société la mieux valorisée au monde par celui qui en parle le plus, Microsoft, qui finance OpenAI (ChatGPT).

Microsoft seul à chiffrer l'impact de l'IA

Cependant, les résultats de ces sociétés ne permettent que partiellement de voir l'impact de l'IA générative sur leurs revenus. Microsoft l'a évalué à 6 % sur la progression de 27 % de son activité cloud (Azure) au dernier trimestre, soit deux fois plus qu'au précédent. Mais il est le seul à le calculer.

Alphabet n'a pas chiffré cet impact, ni a fortiori Apple. Meta non plus malgré les longs dégagements de Mark Zuckerberg sur le sujet pendant la présentation des résultats. Idem pour Amazon et son nouveau patron, Andy Jassy. Le fabricant de puces Nvidia, lui, voit ses carnets de commandes exploser directement grâce à l'IA. De même que le coréen SK Hynix. C'est logique. N'empêche que c'est rassurant pour les investisseurs.

« Besoin d'en savoir plus »

Comme le dit Debra Aho Williamson, analyste tech indépendante, à propos de Meta, « à terme, les investisseurs auront besoin d'en savoir plus sur le moment où Meta compte commencer à générer des revenus de l'IA […] ». Et ce même si l'IA n'est pas un produit en soi mais un turbo pour tous les services de ces entreprises. Car pendant ce temps, les coûts, eux, grimpent. Le Web est traditionnellement un modèle à coûts marginaux faibles, d'où son extraordinaire rentabilité par rapport au secteur automobile même lorsqu'il était à son apogée.

Mais qui dit IA dit cloud et donc data centers. Il faut beaucoup de données et beaucoup de puissance de calcul. Et les services cloud sont un excellent vecteur de ventes de produits IA pour les entreprises. Or les puces Nvidia que tout le monde réclame pour entraîner les modèles coûtent 40.000 euros l'unité et il en faut des milliers. A ce prix, les Gafam remplissent des data centers qui peuvent au final leur coûter des milliards.

Tous ont prévenu cette semaine qu'il y aurait une forte hausse des dépenses pour 2024. Amazon, Microsoft, Google et Meta ont déjà remonté de 9 % leurs coûts d'investissement au quatrième trimestre, à 43 milliards de dollars, a calculé le « Wall Street Journal ».

Pour l'instant, le décalage entre les coûts de l'IA et les revenus futurs n'est pas la priorité de Wall Street (même si Alphabet a été sanctionné), car les métiers « traditionnels » des géants du Net se tiennent en général très bien. Cela dit, les rythmes de croissance sont moins élevés que pendant les grandes années. La « hype » de l'IA devra donc un jour prendre le relais et se voir en bas du compte de résultat pour justifier de telles valorisations.

0 vue0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page