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Photo du rédacteurThierry Bardy

Humane, la mystérieuse pépite qui veut révolutionner l'IA



Mathieu Viviani


Cette start-up fondée par des anciens d'Apple garde secrète son invention, et attire les convoitises de Microsoft, Qualcomm ou OpenAI, la maison mère de ChatGPT.

Mystérieuse mais très prometteuse. Cette start-up fondée en 2018 par des anciens d'Apple en est déjà à sa troisième levée de fonds… mais n'a pas encore révélé au public son produit. Baptisée Humane, elle a refait parler d'elle la semaine dernière à l'occasion d'une levée de fonds de 100 millions de dollars auprès d'investisseurs prestigieux dont Kindred Ventures, Microsoft, LG Technology Ventures, Volvo Cars Tech Fund ou encore Qualcomm Ventures. Sam Altman, le fondateur d'OpenAI, à l'origine de l'application à succès ChatGPT, a lui aussi mis au pot et travaille déjà avec la jeune pousse aux côtés de Microsoft. La somme s'ajoute à deux précédentes levées de fonds qui ont permis à Humane d'engranger à ce jour un total de 230 millions de dollars.

Le mystère qui entoure cette start-up est depuis toutes ces années entretenu volontairement par ses équipes. Maniant un certain sens de la formule, la jeune pousse a la plupart du temps répondu aux médias avec des tournures abstraites comme : « Humane s'attelle à construire non pas pour le monde tel qu'il existe aujourd'hui, mais tel qu'il pourrait être demain. » Dans un communiqué datant du 8 mars, une phrase d'un des fondateurs de la start-up se fait un peu moins évasive : « Notre premier appareil permettra aux gens d'emporter l' IA partout avec eux. » Sur le site de la start-up, on peut aussi lire : « Nous croyons en la construction d'une technologie innovante qui semble familière, naturelle et humaine. »

Si l'on creuse encore un peu les prises de paroles officielles, on arrive finalement à savoir le type de produit sur lequel la start-up travaille : une plateforme logicielle et un appareil grand public « ayant pour but de révolutionner les interactions entre l'homme et la machine ». L'identité de ses cofondateurs donne aussi à voir la capacité d'innovation dont est dotée la jeune société. Elle a été fondée par Bethany Bongiorno et Imran Chaudhri, deux anciens hauts cadres d'Apple, aujourd'hui mariés. Jusqu'en 2016, la première fut directrice du système d'exploitation MacOS et le second, directeur de la conception de son interface utilisateur, après avoir été designer de l'iPod, de l'iPad ou encore de l'Apple Watch. Rien que ça.

Derrière eux, des cadors de la firme à la pomme ayant quitté des postes prestigieux pour se lancer dans l'aventure. On trouve par exemple Patrick Gates (ex-directeur de l'ingénierie d'iCloud, FaceTime et Messages) ou encore Ruben Caballero (vice-président de l'ingénierie chez Apple et membre de l'équipe en charge de l'iPhone originel). Après cinq ans de parcours, Humane embarque désormais 200 employés.

Pour aller plus loin, le « Wall Street Journal » est allé faire un tour dans le portefeuille de brevets publiés en 2020 par la jeune pousse. Si le média prévient que ceux-ci ne présagent en rien du produit final, ils permettent au moins d'entrevoir quelques-unes de ses caractéristiques. Humane travaillerait ainsi sur un terminal à porter sur le corps, permettant d'afficher des données sur n'importe quelle surface physique. Ceci, grâce à un système de projection laser. L'idée est de permettre aux futurs utilisateurs d'interagir avec l'environnement, sans être immergés dans un écran. Une sorte de smartphone du futur.

Le dispositif intégrerait une caméra vidéo et 3D, des microphones pour les requêtes vocales, des capteurs de mouvement. Preuve de son intention de toucher le grand public, l'objet tournerait sous le système d'exploitation Android et disposerait d'un processeur Snapdragon. On comprend mieux la présence de Qualcomm à son capital. Voilà pour ce que l'on sait de son secret encore bien gardé… mais plus pour très longtemps. La start-up promet de tout dévoiler d'ici au printemps prochain. En attendant, les spéculations vont bon train. Mais certains, comme le média en ligne Futurism rappellent la nécessité de garder la tête froide. « Il y a déjà eu dans l'histoire de nombreuses entreprises technologiques vantant publiquement des produits qui ne peuvent pas réellement être mis sur le marché », souligne le journal web. Mais est-ce que Microsoft, OpenAI ou encore Qualcomm se seraient risqués à investir autant dans un projet voué à l'échec ?

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