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Photo du rédacteurThierry Bardy

Jeux Olympiques: le cloud se révèle être un véritable vecteur d'innovation

Le cloud, la nouvelle arme des JO pour la diffusion des images

Pour la première fois, plus de la moitié des images des compétitions produites par l'Olympic Broadcasting Services (OBS) vont être envoyées aux diffuseurs via le cloud et non par les méthodes traditionnelles comme le satellite ou la fibre.

L'International Broadcaster Center (IBC) du Bourget va être le QG des chaînes pendant toute la durée des JO de Paris.


Au Bourget, dans le nord de Paris, l'International Broadcaster Center (IBC) des Jeux Olympiques s'étend à perte de vue. Superficie totale : 40.000 mètres carrés d'espaces intérieurs sur un site de 25 hectares. Supérettes, coiffeurs, manucures, bureaux de poste où l'on peut acheter « des timbres souvenirs qui sentent la baguette de pain » raconte une professionnelle venue de Hong Kong… Le site, qui va être le QG des 163 médias diffuseurs officiels de la compétition, est une véritable ville dans la ville.

En polo couleur lavande, les 8.300 salariés de l'IBC vont et viennent dans les énormes hangars, qui abritent en temps normal les avions de l'aérodrome. Pourtant, cette fois-ci, la taille du centre a été réduite de 20 % par rapport aux JO de Tokyo en 2021, alors que la production audiovisuelle des JO de Paris, elle, va augmenter de 15 %. Une prouesse rendue possible par le cloud : le recours à l'informatique en nuage pour le stockage et le transport des images a permis de libérer de l'espace, de nombreuses tâches pouvant maintenant être faites à distance.

C'est une nouveauté méconnue des JO de Paris : pour la première fois dans l'histoire de l'olympisme, la moitié des images produites pendant l'événement vont être transportées vers les diffuseurs par le cloud. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du cloud d' Alibaba , le géant chinois de l'e-commerce. L'autre moitié sera transportée par Orange via les méthodes traditionnelles comme la fibre et le satellite, introduit en 1964 pour les JO de Tokyo. Dans le détail, Alibaba Cloud va fournir 17 systèmes de retransmissions, répartis sur 14 sites olympiques. 379 flux vidéo (en HD et UHD) vont être transportés via le cloud, ainsi que 100 flux audio.


Du contenu accessible « depuis le siège arrière d'un taxi »

Pour l'Olympic Broadcast Services (OBS), la filiale du CIO qui a le quasi-monopole sur la captation des images et qui les envoie ensuite aux diffuseurs, le cloud va changer la donne. « Les chaînes et les stations vont pouvoir accéder au contenu depuis le siège arrière d'un taxi », illustre Yiannis Exarchos, le PDG d'OBS. « Cette année, les Jeux vont donner lieu à 11.000 heures de contenus. Dans le monde, aucune autre organisation ne produit autant. L'acheminement vers les chaînes aurait été insoutenable avec les méthodes traditionnelles », estime le responsable grec.


Avec le cloud, les diffuseurs pourront accéder à Content+, la plateforme de contenus d'OBS hébergée sur Alibaba Cloud, depuis n'importe quel endroit dans le monde. De là, le téléchargement pourra se faire instantanément. Les diffuseurs auront le choix entre trois résolutions différentes pour créer leurs propres temps forts, que ce soit en linéaire, sur le numérique et pour les réseaux sociaux. Car OBS agit comme un grossiste : il fournit la matière première, les diffuseurs pouvant ensuite choisir parmi les flux en fonction de leurs publics et des formats.

Le choix d'Alibaba peut surprendre, à l'heure où l'Europe plaide pour le cloud souverain. Mais à part les géants américains comme Microsoft ou Amazon, peu d'acteurs dispose de l'infrastructure cloud nécessaire pour absorber le choc d'un tel événement mondial. « Cette année, plus de la moitié de la population mondiale regardera les Jeux. L'allongement de l'espérance de vie fait que sept générations suivront les JO en même temps », rappelle Yiannis Exarchos. Et le dirigeant l'assure : une partie des images seront stockées en Europe. « On parle de flux vidéos, pas de données personnelles, il n'y a donc pas de risques intrinsèques. »

Bientôt une technologie dominante

Alibaba, lui, compte bien utiliser les JO de Paris comme une vitrine internationale pour démontrer son savoir-faire technologique. Partenaire des JO depuis 2017, le groupe fondé par Jack Ma avait déjà travaillé avec OBS sur les JO d'hiver de Pyeongchang en 2018 puis sur les JO de Tokyo 2021, les premiers à utiliser le cloud pour les images. Mais à l'époque, il s'agissait d'une expérimentation à petite échelle. Depuis, la pandémie a généralisé l'usage du cloud, y compris dans le monde audiovisuel.


Pour OBS, le cloud va devenir la technologie dominante lors de grands événements planétaires : JO, mariages royaux, Coupes du monde, etc. « En 2026 pour les JO d'hiver de Milan, le poids du cloud dépassera les 50 % », anticipe le patron d'OBS.

Le dirigeant en revanche est resté discret sur le coût de cette technologie pour ses clients diffuseurs, alors que le quasi-monopole d'OBS lui donne déjà un avantage dans la fixation du prix de ses services… Contacté, France Télévisions n'était pas disponible immédiatement pour partager son retour d'expérience. « Avec le cloud, la diffusion des images va in fine devenir moins chère », assure Yiannis Exarchos.

Raphaël Balenieri

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