Florian Dèbes
L'acteur historique des télécoms au Royaume-Uni renforce sa position au sein d'un projet d'autoroute pour les drones de livraison.
C'est une autre piste de diversification pour le secteur. British Telecom, désormais appelé BT, se rapproche du monde des drones. Partenaire depuis deux ans de la start-up anglaise Altitude Angel, l'acteur historique des télécoms au Royaume-Uni vient d'annoncer qu'il prévoyait d'investir 5 millions de livres pour entrer au capital et au conseil d'administration de la jeune pousse. Celle-ci est à l'origine d'un projet de couloir aérien long de plus de 200 kilomètres à l'ouest de Londres.
Vu comme une autoroute pour drones de livraison, cet espace aérien nécessitera de détecter et d'identifier à tout moment les aéronefs sans pilote qui l'emprunteront. BT apportera son expertise dans le déploiement des réseaux 4G/5G pour installer et maintenir sur ses mâts de télécommunication les antennes d'Altitude Angel.
« Ensemble, nous apportons sur le marché des solutions de drones inégalées, soutenues par l'innovation numérique et la force de notre réseau, alors que nous ouvrons le ciel pour répondre aux véritables besoins des consommateurs et des entreprises », note Tom Guy, le directeur général d'Etc., l'incubateur de start-up de BT. A terme, les deux groupes imaginent un réseau de plusieurs milliers de kilomètres reliant les principales villes et centres d'expédition en Grande-Bretagne. Par ailleurs, BT deviendra le premier revendeur des logiciels d'Altitude Angel auprès des professionnels de la logistique et de l'inspection des infrastructures critiques.
Cette incursion dans le monde du drone survient au moment où l'Ofcom, le régulateur anglais des télécommunications, se saisit du sujet. Ses services promettent ainsi de commencer à délivrer au mois de janvier un nouveau type de licences autorisant à opérer un drone hors de portée de vue via les réseaux télécoms.
Déjà utilisateur de drones pour surveiller ses propres installations, BT y voit une partie de son avenir commercial alors que ses activités traditionnelles affrontent des vents contraires. Avec un taux de croissance en basses eaux (+1 % au premier semestre) et des profits en chute libre dans la division entreprise, le groupe a lancé deux réorganisations majeures en quelques mois. La dernière en date prévoit la fusion entre les activités internationales et l'entité dédiée aux entreprises. Avec l'ambition de générer 100 millions de livres d'économies d'ici à 2025.
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