Audrey GuettierLe
« La cotation rassure un fournisseur qui sera sûr que nous le paierons dans les délais », ajoute Fabien Lambert, responsable administratif de Jean Bal Thermoformage.
La Banque de France évalue la solidité financière de plus de 300.000 PME chaque année. Une bonne note rassure les banques, les fournisseurs et les assureurs. A l'inverse, une mauvaise note peut compromettre un contrat ou l'obtention d'un prêt. La Banque de France note les entreprises depuis 1982. C'est une « appréciation portée sur la capacité d'une entreprise domiciliée en France à honorer ses engagements financiers à un horizon d'un à trois ans », dévoile un rapport de l'institution financière. Cette cotation concerne surtout les PME de plus de 750.000 euros de chiffre d'affaires annuel. Elle est transmise aux banques, assureurs, plateformes de crowdfunding ou encore conseils régionaux, Avoir une bonne note facilite par exemple le dialogue avec la banque pour demander un prêt. « La cotation rassure un fournisseur ou un client qui sera sûr que nous le paierons dans les délais », ajoute Fabien Lambert, responsable administratif de Jean Bal Thermoformage. L'entreprise d'emballage, qui emploie 25 salariés et génère 6 millions de chiffre d'affaires, a reçu une cotation G1- le 25 avril 2023. 1 +, la meilleure note Cette note comporte une lettre, de A à H qui renseigne sur le niveau de chiffre d'affaires. G correspond à un chiffre d'affaires compris entre 1,5 et 7,5 millions d'euros. Le chiffre est une cote de crédit qui comporte 21 niveaux, de 1 + pour « excellente ++ » à 8 pour « fortement compromise » et même P pour « défaillante ». 64% des entreprises cotées ont reçu une bonne note en 2022. - « Les Echos »De la PME aux grands groupes, fin 2022, 308.348 entreprises étaient ainsi classées par la Banque de France. Une bonne cotation se situe entre 1 + et 4 +. Pour ces entreprises, le taux de défaut ne dépasse pas 1 %. Au-delà de la note 6 +, le risque de défaillance est quasi certain. Attention une cotation 5 ou 6 peut être le résultat d'un manque de documents ou d'une mauvaise compréhension qualitative de la part de la Banque de France. « Si l'entrepreneur ne comprend pas sa cotation, il doit nous contacter pour obtenir des explications, apporter d'éventuels éléments complémentaires pouvant mener à une réévaluation et pour en recevoir peut-être une meilleure après l'entretien », signale-t-elle. Un bon moyen de corriger le tir avant de rencontrer des difficultés pour emprunter ou s'assurer. Une alerte pour l'entrepreneur La cotation Banque de France n'est pas rendue publique. Le dirigeant peut, s'il le souhaite, la transmettre à un tiers, ou l'ajouter à son dossier dans le cadre d'un appel d'offres ou d'un référencement achats. Gérard Giraudon, dirigeant de Colorsonic assure aussi que « c'est assez rare que l'on me demande ma cotation ». L'entreprise d'une douzaine de salariés et de plus de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022, a pourtant reçu une bonne note : G3 + le 18 mai 2023. Mais prudence, car cette note est comme une photo ! Vanessa Doucinet, adjointe au chef de service de méthodologie d'analyse des entreprises de la Banque de France, souligne qu' « elle est évolutive et dépend des informations que l'on reçoit ». Autrement dit, ce n'est parce qu'une entreprise est cotée 4 + en mars, qu'elle est toujours aussi fiable en novembre. La note de la Banque de France est comme un regard extérieur sur l'entreprise. Une mauvaise cotation sonne l'alarme chez un entrepreneur en manque de recul. « Si la PME sait pourquoi sa cotation n'est pas excellente, elle peut chercher une solution pour l'améliorer en se tournant vers son expert-comptable notamment », conseille Vanessa Doucinet. En échangeant avec un analyste de la Banque de France, la PME discernera mieux ses fragilités. Le calcul dépend notamment de l'actualité du secteur d'activité, des crédits mobilisés, des événements judiciaires transmis par le greffe du tribunal de commerce , ou encore des incidents de paiement déclarés par les établissements de crédit. Lors d'un entretien plus qualitatif, la Banque de France s'enquiert auprès du chef d'entreprise, du positionnement de la société , de son évolution sur le marché, de la solidité de l'actionnariat , de la stratégie de la direction, des délais de règlement ou encore de la RSE. A l'avenir, la Banque de France fera évoluer cette cotation pour tenir compte de l'impact sur le climat.
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