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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

Le Forum de Davos expérimente la décroissance



Jean-Marc Vittori


Le Forum économique mondial débute ce lundi après plus de deux ans d'interruption. Au menu : l'Ukraine, la pandémie, la transition écologique et les risques économiques.

Une grande classique peut aussi être une grande première. Le Forum économique mondial, qui a lieu du 23 au 26 mai à Davos, en donne un excellent exemple. Comme chaque année depuis 1971, une foule de chefs d'entreprise, de gouvernants, d'universitaires, de journalistes convergent vers la station de ski des Grisons helvétiques. Comme chaque année, Klaus Schwab, le fondateur du Forum, a concocté avec son équipe un titre qui tente de résumer l'air du temps sans vraiment convaincre - cette année, « L'histoire à un tournant : politiques publiques et stratégies d'entreprise ».

Mais cette édition ne ressemblera à aucune des cinquante qui l'ont précédé. D'abord, le paysage sera vert au lieu d'être blanc, car l'événement qui a d'ordinaire lieu fin janvier se déroule cette année en mai. La pandémie de Covid a cassé la régularité toute helvétique de l'événement - Forum 2021 annulé après avoir été reporté à deux reprises, Forum de janvier 2022 décalé au printemps. Ensuite, la vigilance sanitaire est impitoyable.

Chaque participant doit non seulement avoir ses trois doses de vaccin anti-Covid et un test PCR négatif de moins de trois jours (libellé en anglais !), mais aussi passer un test dans les 24 heures qui suivent son arrivée - sous peine de voir désactivé son précieux badge qui permet de rentrer au Palais des congrès.

Un programme très différent

Dans ce contexte, le programme est différent. Finies, les séances de méditation de pleine conscience qui ouvraient les journées. Disparus, les repas où les débats se tenaient dans une ambiance plus informelle. Absentes, les stars qui donnaient une coloration un peu différente, qu'Albert de Monaco ou la reine des Pays-Bas ne parviendront pas à dispenser. Ces modifications viennent s'ajouter aux changements du monde. Le programme est donc très différent. On parle bien sûr Ukraine, Covid, transition écologique et risques économiques. Les Russes sont bannis, comme dans n'importe quelle rencontre sportive. Cloîtrés chez eux pour cause d'épidémie encore très forte, les Chinois ne seront pas plus nombreux à Davos… que les Ukrainiens. Un seul ministre y vient : Xie Zhenhua, le M. Climat du gouvernement.

Une cinquantaine de chefs d'Etat

Organisé en trois fois moins de temps que d'habitude, le Forum va aussi expérimenter la décroissance. 2.246 participants sont inscrits contre plus de 3.000 début 2020. Il y aura bien une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, mais aucun des grands pays. Seul le chancelier allemand, Olaf Scholz, fait le voyage pour clôturer le Forum jeudi en fin de matinée. Habituées des lieux, les présidentes européennes Ursula von der Leyen (Commission) et Christine Lagarde (Banque centrale) seront aussi de la partie. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, intervient en ouverture lundi, mais en vidéo.

Côté français, les participants seront aussi moins nombreux. Vu le calendrier politique, aucun ministre ne fait le déplacement. Seul officiel, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Parmi les chefs d'entreprise française monteront à Davos : Benoit Bazin (Saint-Gobain), Nicolas Hieronimus (L'Oréal), Benoît Potier (Air Liquide), Paul Hudson (Sanofi), Bertrand Dumazy (Edenred), Thomas Buberl (AXA), Rodolphe Saadé (CMA-CGM), Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric), Aiman Ezzat (Capgemini) et Catherine MacGregor (Engie).

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