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Photo du rédacteurThierry Bardy

Philippe Clément Senior Advisor for Strategic Innovation

Cette semaine j’attire votre attention sur les informations1 et 2, corrélées en matière de sécurité informatique et cyberdéfense. Les mesures prises par Disney ne sont qu’un avant-gout probable de la direction que devra prendre notre traditionnel Internet si l’on veut en restaurer la confiance.

Philippe Clément

Senior Advisor for Strategic Innovation

Disney dépose un brevet permettant d’éradiquer le piratage de leurs supports pendant la distribution aux cinémas. Basé sur la Blockchain et la cryptographie, ce procédé permet de n’autoriser la lecture d’un film que lorsque la totalité de celui-ci est arrivée dans le cinéma. Le contrôle du nombre de projections devient possible, et les droits peuvent être même accordés sur certains projecteurs. Ce système antipirates ne concerne bien sûr que les phases amont et jusqu’à la projection du film en salle.

Habitués de cette lettre d’informations, vous êtes déjà sensibilisés à l’étonnante croissance de ces menaces et de la nécessité d’augmenter en proportion les budgets en cyberdéfense des entreprises. La vraie question repose sur la faculté de celles-ci à soutenir cette croissance de moyens budgétaires pour continuer à se protéger. Vue sous un prisme différent, la question de la pérennité de notre réseau Internet qui se fait le vecteur principal de cette quantité croissante d’attaques en tous genres est sur la table. Certaines initiatives pour réinstaurer un Internet de confiance voient le jour, certaines basées sur des services décentralisés, sur la traçabilité et la notarisation des événements permettant de remonter à l’origine d’une opération, sur des preuves cryptographiques du droit à pouvoir lancer telle ou telle opération sur un système.

Après une période internationale de tests en tous genres autour des blockchain, les entreprises se lancent désormais dans la mise en place de services décentralisés, principalement lorsque la multitude d’acteurs commerciaux impliqués interdit raisonnablement de construire un système d’information monolithique, cher à concevoir et à maintenir, et qui atterrirait dans le SI d’une seule entreprise. Dans ce périmètre des services décentralisés, l’identité décentralisée ouvre de nombreuses possibilités, notamment pour le citoyen qui récupère dans son smartphone préféré l’ensemble de ses informations certifiées. Celles-ci peuvent concerner son état civil ainsi que toutes les autres informations privées, documents, attestations et diplômes en tous genres. L’ensemble de ces informations personnelles forge notre propre identité, et nous devenons ainsi maîtres de leur cycle de vie en en autorisant le transfert sous certaines conditions à des tiers pour en obtenir des services numériques. Des projets de wallet (portefeuille numérique) ont déjà vu le jour, dans le domaine privé et dans certains Etats, il était plus qu’urgent que la Commission Européenne se saisisse du sujet.

Épiphénomène ou révolution ? La décision politique que vient de prendre le Salvador laisse perplexe. En reconnaissant le bitcoin comme monnaie nationale, il ouvre à son pays des débouchés financiers internationaux. Totalement dépendant aujourd’hui du dollar américain, quasi monnaie officielle, le Salvador voit entrer dans ses caisses annuellement 22% de son PIB sous forme d’envois de fonds des Salvadoriens de l’étranger, mais en dollars. Le passage au bitcoin facilite ainsi grandement les opérations et dispense ces personnes des frais de transactions atterrissant dans les poches de tiers de transferts. L’application Strike, déjà utilisée au Salvador, est basée sur le réseau Lightning Network (sidechain de bitcoin qui permet les micro-paiements instantanés sur bitcoin) et permet de transférer de l’argent en temps réel sans frais. Réduction de la dépendance au dollar et ouvertures vers un business de cryptomonnaies, le Salvador transforme et numérise son économie.

Le paiement de détail est-il encore vraiment une affaire de banques ? La croissance importante des paiements mobiles (ApplePay, GooglePay, Lydia …), tend à l’infirmer. Les banques, qui ont déjà du fil à retordre avec la mise en place de la directive PSD2, autorisant des tiers de paiement à avoir accès à leurs clients pour des agrégations de comptes ou des paiements, vont également devoir contrer cette montée en puissance des GAFAM, dont Apple qui refuse l’accès à sa fonction NFC, excluant ainsi toute autre forme de paiement que celle d’Apple : ApplePay.

La discipline quantique s’appuie pour l’instant sur 2 piliers applicatifs principaux. Le premier concerne la protection absolue de la transmission d’informations contre toute intervention tierce, le deuxième concerne l’accélération des calculs pour résoudre des problèmes complexes. L’entreprise Pasqual agit ici sur le 2eme pilier et s’est fixée comme premier objectif de réaliser certaines opérations plus vite que les supercalculateurs classiques. Cette nouvelle levée de fonds va permettre à Pasqal de finaliser son calculateur quantique, la partie recherche fondamentale étant désormais terminée. Une ambition internationale va également la propulser au rang des concurrents internationaux directs aux noms prestigieux comme IBM, Google, D-Wave. Les entreprises étant régulièrement confrontées aux problématiques complexes d’optimisation (EDF pour les réseaux électriques, les TelCos pour l’optimisation de leurs réseaux) examineront probablement avec beaucoup d’attention cette technologie de calcul quantique au sein de leurs départements d’innovation.

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