Cette semaine j’attire votre attention sur l’information n°6. La conciliation entre développement durable et la croissance des services numériques peut paraître parfois difficile. L’exemple viendra-t-il des villes ?
Les entreprises participent au congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et continuent à s’ouvrir aux préoccupations concernant le réchauffement climatique ou la perte de la biodiversité. Pour cette dernière, la problématique est plus complexe : construire des indicateurs d’impact de l’entreprise sur la biodiversité n’est pas aussi facile que mesurer le taux de Gaz à Effet de Serre (GES) émis par cette entreprise. L'idée de ce congrès est de construire des instruments capables d'établir un lien quantitatif entre l'activité économique de l'entreprise et les impacts sur la biodiversité. Viendra ensuite la fixation d'objectifs d'amélioration construits sur des bases scientifiques. Le monde change, les entreprises s’adaptent aux préoccupations environnementales.
L’annonce récente de l’Union Européenne sur la mise en place d’un portefeuille électronique pour les citoyens européens provoque pour le moins un début d’alignement des planètes. L’interopérabilité étant la clé entre des systèmes décentralisés déjà existants ou à venir dans différents pays européens (IDunion en Allemagne, Dutch Trust Network aux pays-bas, Alastria en Espagne, IBSI en Italie…) des fondations et consortiums divers (DTN, dizme, Archipels, Sovrin, Alastria, ING…) s’alignent sur le projet de l’ESSIC (European Self Sovereign Identity Consortium) pour établir le « réseau des réseaux » européen grâce à une couche d’interopérabilité. Le système européen d’identités souveraines auto-gérées par les citoyens est en route.
L’innovation technologique vient au secours des écosystèmes écologiques, et particulièrement des abeilles, des mésanges et des escargots aquatiques. Le projet de recherche Econnect mesure ainsi leurs comportements en réaction des modifications de leur environnement. Ces changements de l’écosystème sont mesurés automatiquement par des capteurs et traités par l’Intelligence Artificielle. La pollution de l’air, de l’eau et du sol est donc traquée directement pour ses impacts sur les organismes vivants.
Le gouvernement fédéral allemand lance un boulet dans le jeu de quilles des fabricants de smartphones. En mettant sur la table européenne une proposition qui garantirait à tout citoyen une durée de vie de 7 ans de tous les smartphones et tablettes, il s’attire naturellement les foudres de l’association des constructeurs (Digital Europe Industry Association), dont le renouvellement fréquent des appareils assure un chiffre d’affaires confortable. Du point de vue du consommateur, cette proposition risque cependant de ne pas faire écho tant ceux-ci ont été conditionnés depuis de nombreuses années à consommer de la nouveauté plutôt que de la simplicité. Paradoxes en perspective entre développement durable et innovations technologiques ?
Certains pays en parlaient, le Salvador l’a fait. Il est certes trop tôt pour juger du bien-fondé de la décision du président Bukele d’imposer le bitcoin comme monnaie à cours légal à côté du dollar américain, et ce petit pays va désormais concentrer les regards des institutions financières, économistes et sociologues de tous pays tant les impacts potentiels semblent à ce jour imprévisible. Cette décision, argumentée à la base par l’évitement de taxes financières américaines sur les transferts d’argent de la diaspora vers le Salvador, plante ainsi un pieu énorme dans la dépendance des petits pays à la monnaie Dollar. Ces transferts pouvant désormais se faire en Bitcoin, c’est une manne extérieure supplémentaire de 400 millions de dollars de frais bancaires évités pour les Salvadoriens. Expérience à suivre.
Concilier le développement durable et la promotion du « tout numérique » relève parfois de la quadrature du cercle. Bordeaux est probablement un laboratoire représentatif de cette problématique, tiraillée entre ces 2 dimensions. Dans le cas de cette collectivité de 28 communes, la tendance est plutôt à optimiser le fonctionnement des services publics tout en satisfaisant la transition écologique. Et au passage, mettre en place des plans de continuité d’activité pour pallier les cyberattaques sur le système d’information dont on sait pertinemment qu’elles arriveront prochainement.
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