top of page

Référencement : « L'enjeu n'est plus d'être visible sur Google, mais d'être cité par une IA »

  • Photo du rédacteur: Thierry Bardy
    Thierry Bardy
  • 15 oct.
  • 3 min de lecture


L'avènement de ChatGPT et consorts bouleverse les habitudes de recherche des Français, imposant le GEO - pour « Generative Engine Optimization », c'est-à-dire le référencement au sein des IA génératives - comme un nouvel enjeu stratégique pour les entreprises, analyse Rémy Bendayan, le PDG de Datashake.


Depuis plusieurs mois, un glissement profond s'opère dans le marketing digital : l'émergence du « GEO » comme nouveau levier de visibilité, complément et parfois concurrent direct du SEO (Search Engine Optimization). Mais qu'est-ce que le GEO ( et comment l'aborder sérieusement ?

Le GEO (Generative Engine Optimization) consiste à optimiser les contenus non seulement pour Google, mais aussi pour les moteurs fondés sur les grands modèles de langage et agents conversationnels. ChatGPT, Perplexity ou Gemini deviennent des points d'entrée majeurs. L'enjeu : apparaître dans les réponses générées par ces IA, souvent en « zéro clic », et être cité comme source dans leurs synthèses. Aujourd'hui, le trafic direct reste faible (1 à 2 % chez les annonceurs en moyenne), mais progresse vite et influence déjà les comportements.


« Le GEO répond à des logiques différentes »

ChatGPT revendique environ 700 millions d'utilisateurs actifs par semaine. En France, il est leader du marché des chatbots IA, avec des parts de marché qui oscillent entre 50 % et 85 %. Quand à Google, il déploie ses propres sur-couches comme AI Mode, déjà utilisé dans plus de 1 % des recherches sur ordinateur aux Etats-Unis quelques mois après son lancement. Une étude Semrush montre que l'usage de ChatGPT n'a pas réduit celui de Google Search : il l'a même légèrement renforcé. Il ne s'agit donc pas d'une substitution mais d'une expansion de la recherche.

Comparer SEO et GEO est éclairant. Le SEO repose sur mots-clés, backlinks, technique et popularité, pour viser les premières positions Google. Le GEO répond à des logiques différentes : requêtes longues et conversationnelles, crédibilité et structure du contenu, neutralité et capacité à être cité. L'objectif n'est plus seulement d'attirer du trafic, mais d'être repris par une IA dans sa réponse et de figurer parmi les sources visibles.

Les modèles sont non déterministes : cinq requêtes identiques peuvent donner cinq réponses différentes.

Le GEO n'est pas une recette magique. Les modèles sont non déterministes : cinq requêtes identiques peuvent donner cinq réponses différentes. Les données de popularité, repères clés du SEO, manquent dans l'univers GEO. Les indicateurs de performance sont encore immatures : faut-il compter les citations, les mentions de marque, le trafic généré ? À cela s'ajoutent les hallucinations, les biais et les incertitudes juridiques.

Capter des requêtes complexes


Ces limites ne doivent pas occulter les opportunités. Le GEO ouvre de nouveaux points de contact avec des utilisateurs qui ne passent plus uniquement par Google mais interrogent directement des IA. Il permet de capter des requêtes complexes ou pédagogiques où la synthèse apporte une valeur ajoutée. Être cité dans une réponse IA renforce l'autorité d'une marque, même sans clic immédiat. Comme un panneau publicitaire, cette visibilité a une valeur symbolique forte.

Pour les entreprises, l'enjeu n'est pas de choisir entre SEO et GEO, mais de combiner les deux. Les contenus de qualité, bien structurés et crédibles, optimisés SEO, ont plus de chances d'être repris par les moteurs génératifs. À l'inverse, ignorer le GEO, c'est se priver d'un levier de croissance appelé à devenir incontournable.

Ce débat s'inscrit aussi dans une guerre des plateformes. Google défend son modèle publicitaire en intégrant l'IA à ses résultats. OpenAI veut faire de ChatGPT un point d'entrée universel. Perplexity mise sur le temps réel, tandis que Mistral et d'autres Européens avancent leurs alternatives. Leur objectif est clair : capter notre attention, nos requêtes et nos données, matière première de l'économie numérique.

Google n'est pas mort et le SEO reste un pilier. Mais le GEO ouvre une nouvelle ère : nouvelles habitudes de recherche, nouvelles surfaces de visibilité, nouveaux indicateurs. Le GEO n'est pas une mode, c'est un tournant qui redessine déjà les règles de l'accès à l'information. Les entreprises qui sauront évoluer vers cette réalité hybride disposeront d'un avantage compétitif décisif.

Rémy Bendayan est le PDG de Datashake.

 
 
 

Posts récents

Voir tout
France 2040 : anticiper pour mieux agir 

L'institut Montaigne nous délivre sa vision de la France en 2040 France 2040 n’est pas un scénario figé, mais le point de départ  pour ouvrir le débat, regarder la réalité en face et rappeler qu’il ex

 
 
 

Commentaires


bottom of page