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Photo du rédacteurThierry Bardy

Thales veut booster sa messagerie souveraine Citadel en s'alliant à OVHcloud



Fl. D.


Profitant de la défiance actuelle envers WhatsApp, le groupe français accroît les capacités de sa messagerie Citadel en l'adossant aux serveurs du champion français du cloud.

Thales persiste et signe dans la messagerie instantanée souveraine avec Citadel. L'application du groupe français à destination des entreprises entend désormais grignoter du terrain à ses pairs qui ciblent le grand public - comme WhatsApp et Telegram, bien plus connus qu'elle -, en confiant son hébergement informatique (jusqu'alors chez sa maison mère) à son compatriote OVHcloud.

« OVHcloud nous apporte de la flexibilité et des capacités d'extension tout en garantissant que les données resteront en France dans un mode souverain, ce qui est important pour nos clients professionnels et institutionnels tout comme, de plus en plus, pour le grand public », assure Pierre-Yves Jolivet, chez Thales. « Made in France » et sécurisée, créée en 2016, Citadel revendique « plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs » qui communiquent entre eux par écrit ou à l'oral.

A côté des 31 millions d'utilisateurs français de WhatsApp, Citadel fait figure de nain. Mais la messagerie compte capitaliser sur la défiance envers l'américain qui a suscité un tollé après l'annonce de nouvelles conditions d'utilisation lui permettant de partager davantage de données personnelles avec sa maison mère, Facebook…

Modèle professionnel

« Moins connue, Citadel intéresse moins les cybercriminels », note Philippe Rondel, expert chez Check Point Security. Chiffrée et protégée contre les spams, l'application se veut un refuge pour les utilisateurs soucieux du secret de leur correspondance. Les professionnels, mais aussi, et c'est nouveau, le grand public à qui Thales envisage de permettre de s'inscrire via un numéro de téléphone et non plus seulement via un mail.

« Notre modèle économique reste toutefois axé sur le monde professionnel », assure Pierre-Yves Jolivet. Alors que ses fonctions vocales sont payantes, l'appli s'enrichit d'un système de visioconférence pour les réunions d'équipes. En cours de certification par l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information, Citadel veut faire la différence face à la start-up française Olvid, déjà certifiée, et Tchap, développée par la direction numérique de l'Etat en 2018, qui juge Citadel peu ergonomique. Pierre-Yves Jolivet espère inverser ce choix. « Nous avons pensé notre technologie pour qu'il soit facile de migrer les conversations de Tchap vers Citadel le jour où l'administration changera d'avis. »

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