R. G.
François Pannecoucke dirige une agence physique à Bully-les-Mines, dans le nord de la France. Mais il vient aussi d'en ouvrir une virtuelle dans le métavers.
François Pannecoucke est un pionnier. Cet agent d'assurance, affilié au réseau AXA, a ouvert il y a un mois la première agence d'assurance en France dans le métavers. Des bureaux, une salle de réunion, une salle d'attente avec canapés et plantes vertes : l'endroit se veut accueillant et conforme à une agence physique, à l'exception d'une voiture qui trône dans l'entrée. « Il fallait que les locaux ressemblent le plus possible à ceux dans lesquels nous travaillons », déclare François Pannecoucke, qui dirige une agence à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, et emploie quatre salariés.
Depuis plusieurs semaines, l'assureur voit donc défiler dans ses locaux virtuels des visiteurs, des prospects, mais aussi des clients, comme dans la vraie vie. « Je suis avant tout un commerçant de proximité. L'enjeu, c'est de tout faire pour optimiser les relations avec mes clients. Le métavers, c'est un outil supplémentaire, en un peu plus ludique », explique François Pannecoucke. L'agent général réunit également ses salariés tous les lundis matin dans leur espace virtuel.
Aussi simple qu'une réunion Zoom
Ce féru d'informatique a créé son agence sur la plateforme Gather, qui se veut plus facile d'accès que The Sandbox ou Roblox, d'autres univers métavers. La création d'un avatar sur le site prend quelques secondes seulement, et il n'y a pas besoin d'être équipé d'un casque de réalité virtuelle pour se déplacer dans cet univers, dont les graphismes sont inspirés des jeux vidéo des années 2000. « Ce n'est pas plus compliqué que de faire une réunion sur Zoom », assure François Pannecoucke.
Dans sa « méta-agence », cet ancien banquier parle le même langage que dans ses bureaux de Bully-les-Mines : celui de l'assurance. Mais les profils de ses contacts sont évidemment différents.
« Je rencontre beaucoup de développeurs, de professionnels de l'informatique, qui sont adeptes des nouvelles technologies. Leurs préoccupations et leurs besoins ne sont pas les mêmes que celles des clients que je peux croiser dans la vie réelle. »
Pour le moment, l'agent général n'a pas encore signé de contrat en bonne et due forme dans sa méta-agence. Le cadre réglementaire ne le permet tout simplement pas. Mais les échanges commerciaux peuvent donner lieu à l'envoi de devis puis à la signature de contrats classiques, de façon électronique. L'assureur garantit avoir conclu quelques affaires depuis son lancement.
Chez AXA, l'initiative de son « méta-agent » est suivie avec attention. Le géant de l'assurance avait annoncé son incursion dans le métavers en février, via l'acquisition d'une parcelle numérique dans The Sandbox. Une première pour le secteur en France.
« Nous n'en sommes qu'aux prémices du métavers, nous souhaitons donc apprendre et nous donner les moyens de nous familiariser le plus tôt possible avec ces plateformes et communautés », avait commenté à l'époque Patrick Cohen, directeur général d'AXA France. Depuis le lancement de son projet, François Pannecoucke dit avoir été contacté par de très nombreux confrères assureurs. Une deuxième agence virtuelle aurait déjà vu le jour dans le réseau AXA.
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