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Photo du rédacteurThierry Bardy

BNP veut faire revenir ses traders au bureau



Romain Gueugneau


La banque entend imposer une présence quasi permanente sur site pour les traders en salle de marchés à partir d'octobre. Si la situation sanitaire le permet.

Retour au bureau pour les équipes de trading de BNP Paribas. Dans les salles de marchés de la banque, la consigne a récemment été passée de revenir au bureau de façon quasi constane, à l'instar de ce qui se passe dans les grandes banques de Wall Street. A partir du mois d'octobre, et si la situation sanitaire l'autorise, les traders de la banque seront contraints de travailler « en présentiel ». Le télétravail sera autorisé mais de façon très occasionnelle, avec une seule journée par mois. Davantage pour s'assurer que l'activité de trading fonctionne toujours à distance en cas de crise, que pour initier une nouvelle organisation du travail.

On est loin de l'accord-cadre sur le télétravail signé le mois dernier avec les partenaires sociaux et qui permet d'octroyer un maximum de 2,5 jours par semaine de travail à distance. Cet accord offrait toutefois la liberté aux différentes entités de la banque de choisir les rythmes les plus adaptés à leurs métiers.

De bonnes performances, même en télétravail

En interne, ce retour au « monde d'avant » n'est pas forcément apprécié de tous, alors même que d'autres banques comme Société Générale n'appliquent pas pour l'instant de telles contraintes à leurs équipes.

Les salles de marchés de BNP Paribas n'ont certes jamais été vides, même au plus fort de la crise. Un seuil de 50 % de présents minimum a toujours été maintenu, avec des équipements techniques particuliers pour les salariés restés à la maison (connexion internet renforcée, fourniture d'écrans et de caméras, etc.). Actuellement, environ 80 % des équipes de trading travaillent sur site.

Mais les collaborateurs ont néanmoins pu goûter à certains avantages du télétravail. Et l'activité a continué à tourner, même à distance. En témoignent les très bons résultats enregistrés par la banque d'investissement du groupe depuis dix-huit mois. Pour la direction, la nature du métier de trading impose cependant des règles plus strictes que dans d'autres entités.

« Du fait de la spécificité des activités propres aux salles de marché, le taux de présence est plus élevé dans nos salles de marché que dans les autres divisions de la banque, explique Barbara Levéel, directrice des ressources humaines pour la division Global Markets de BNP Paribas. Pour des raisons de réactivité sur les marchés financiers, mais aussi de sécurité et de réglementation. »

Si aucun dysfonctionnement grave n'a été constaté dans le secteur au cours des dix-huit derniers mois, plusieurs banques ont pu rencontrer au fil des confinements certaines difficultés opérationnelles, déplorer la perte d'opportunités commerciales ou encore un contrôle des risques moins efficace. Les patrons de Goldman Sachs et de Morgan Stanley répètent à l'envi que la banque d'investissement n'est pas faite pour le travail à distance.

« Le concept même d'une salle de marchés, c'est de permettre une communication fluide de l'information entre tous les acteurs présents, de favoriser les interconnexions, mais aussi la transmission du savoir », estime Barbara Levéel, qui regrette que de nombreux jeunes aient été contraints, à cause de la crise, de commencer ce métier à la maison.

Mesures de sécurité sanitaire « suffisantes »

Du côté de la direction, on assure que les collaborateurs sont contents de revenir au bureau. Et l'on garantit une application toujours aussi stricte des mesures sanitaires. Dans les salles de marchés, des vitres en Plexiglas séparent chaque position et le port du masque demeure obligatoire.

Pas question à ce stade de demander le statut vaccinal des salariés qui viennent travailler, comme c'est le cas dans plusieurs grandes banques américaines qui souhaitent revenir au plus vite à un environnement de travail « normal ». La législation française ne le permet pas.

« Les mesures de sécurité sanitaire sont strictes et conformes aux recommandations en vigueur. On ne ressent pas d'inquiétude de la part des salariés », indique la responsable des ressources humaines.

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