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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

La French Tech, un nouveau moteur pour l'emploi et l'économie française



Guillaume Bregeras


Plus d'un Français sur deux utilise une innovation issue du Next40-French Tech 120 au moins une fois par mois. Ces entreprises représentent 163.000 emplois directs et indirects sur tout le territoire, selon une étude Roland Berger présentée en exclusivité par « Les Echos ».

Une start-up de la French Tech au CAC 40 ? L'idée n'apparaît plus comme saugrenue. Au contraire, elle pourrait même se concrétiser très rapidement, à l'horizon 2025, précise une étude du cabinet Roland Berger qui analyse les impacts économiques de l'écosystème tricolore, et que « Les Echos » présentent en exclusivité.

Au total, la cohorte de jeunes pousses qui devraient s'introduire en Bourse dans les années à venir pourrait comprendre entre 20 et 30 membres, amorçant ainsi un virage historique vers le renouvellement au sommet de la pyramide du tissu entrepreneurial français, comme cela a déjà eu lieu aux Etats-Unis.

Tendances de fond

Mais au-delà du symbole de la cotation, c'est le poids que représentent désormais les start-up qui interpelle. Roland Berger s'est attelé à étudier les 120 entreprises des indices Next40 (N40) et French Tech 120 (FT120), qui représentent la face émergée de l'iceberg tricolore. Et selon les calculs du cabinet de consultants, elles ont contribué à créer en 2020 un total de 163.000 emplois directs et indirects, dont 26.000 directs. Un résultat dont Emmanuel Macron soulignait l'importance lors d'un événement à l'Elysée mardi : « Comment faire émerger des géants de la tech en Europe est une question qui concerne la nation, car cela contribue à créer de l'emploi. Les membres du Next40-FrenchTech 120 représentent déjà 160.000 emplois et vont en créer 200.000 de plus d'ici à 2025. Dans les faits, ce sera beaucoup plus. »

Avec un multiple de 5,2 emplois indirects pour 1 employé (contre 1,4 dans l'industrie), fournisseurs, sous-traitants et prestataires de services bénéficient de la bonne santé de la French Tech. « A travers ces chiffres et les entreprises qui les portent, on se rend compte de leur pérennité, note Olivier de Panafieu, managing partner de Roland Berger. Loin de l'image d'une force de travail en tee-shirt, son implantation géographique tord aussi le cou à l'image bobo jusque-là caricaturée. Si l'Ile-de-France pèse pour 76 % des emplois directs des membres du N40-FT120, de nouveaux hubs émergent avec force : les Hauts-de-France comptent par exemple pour 8 % grâce à la présence de champions comme OVH ou Ÿnsect. Ce dernier illustre également la dynamique de renouvellement du tissu industriel français.

Lors d'une récente visite du chantier de sa prochaine usine près d'Amiens, d'anciens salariés de Whirlpool postulaient avec l'espoir de se redonner la chance d'une carrière sur le long terme. « C'est l'émergence de l'industrie 4.0, estime Olivier de Panafieu. Ce sont des entreprises qui nécessitent de lourds investissements et mettent du temps à croître, mais une fois que la croissance démarre, elle est très forte et pourvoyeuse d'emplois. »

Du côté de l'Elysée, on se félicite de ces chiffres encourageants, même si l'on n'est qu'au début de ce mouvement : « Avec le soutien du plan deeptech, la réindustrialisation passe par la French Tech, assure un conseiller. D'ici à 2025, entre 50 et 100 projets devraient voir le jour chaque année, et le plus souvent en région. »

La French Tech est donc l'un des espoirs de transition pour l'économie tricolore. Et pour comprendre son implantation, Roland Berger a regardé la manière dont sont utilisés les services et produits des 120 entreprises de l'indice par les Français : 53 % d'entre eux se servent d'une de leurs innovations au moins une fois par mois, 11 % une fois par jour et seulement 19 % n'y ont jamais recours. Doctolib joue forcément un grand rôle dans ce résultat, mais la tendance sous-jacente est réelle.

Cette dynamique ne semble pas près de s'arrêter... Si l'emploi et l'usage reposent en partie sur les levées de fonds, ces entreprises sont aussi capables de s'appuyer sur la croissance de leur chiffre d'affaires. Les 120 pépites étudiées cumulent un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros et prévoient d'atteindre 19,2 milliards en 2025. Un poids qui leur permettrait de contribuer à hauteur de 6 % de la croissance du PIB prévue d'ici là, ainsi qu'à 14 % de la hausse des exportations. Et cela sans compter toutes les autres start-up qui composent la French Tech. Les levées de fonds des membres du FT120 et du N40 en 2020 ont représenté la moitié des liquidités injectées dans l'ensemble de l'écosystème. Si toutes n'atteignent pas le statut de licornes, toutes participent à l'effort de création de richesse et d'emplois . Ce n'est pas un hasard si 8 des 10 derniers plus gros tours de table ont été menés par des investisseurs américains.

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