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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

Les 5 raisons qui expliquent le succès de la tech tricolore


A. Le.


Alors qu'elle était à la traîne, la French Tech obtient depuis le début de l'année des financements records.

soutien étatique fort

La France a un goût prononcé pour l'argent public. Et ce dernier ruisselle jusqu'aux start-up. La nette accélération de la French Tech est intimement liée à la mobilisation de plusieurs acteurs étatiques, à commencer par la Banque publique d'investissement (bpifrance), à l'origine d'une série de mesures (aides au financement, soutien en fonds propres, accompagnement pour se lancer à l'international) visant à mettre la tech française sur orbite.

Ainsi, 89 % des start-up du Next40-French Tech 120 ont bénéficié d'un investissement indirect (action de fonds de fonds) et 37 % d'un investissement direct, souligne un baromètre réalisé par le cabinet Roland Berger. 23 % d'entre elles ont bénéficié d'un programme de développement de l'innovation soutenu par bpifrance, et 15 % ont reçu une subvention de la Banque d'investissement au démarrage (bourse French Tech ou équivalent). Résultat : bpifrance est actionnaire de pléthore de jeunes pousses made in France.

Ce soutien de l'Etat n'a pas d'équivalent en Europe. Une interrogation demeure toutefois sur la pérennité de cet accompagnement. « Certaines start-up sont artificiellement sous perfusion, constate un entrepreneur qui a bénéficié du soutien de bpifrance à ses débuts. Est-ce vraiment rendre service à l'écosystème de ne pas oser les débrancher ? »

cadre fiscal stable

De l'avis de la plupart des acteurs de la French Tech, les réformes fiscales lancées sous le quinquennat Macron ont créé un terreau plus fertile pour entreprendre. Le « mouvement des pigeons » (2012), symbole d'un ras-le-bol des acteurs du numérique, était encore dans toutes les têtes quand le gouvernement d'Edouard Philippe a pris deux mesures phares : la transformation de l'impôt sur la fortune en un impôt sur l'immobilier (IFI) et la mise en place d'un taux forfaitaire (« flat tax ») sur les revenus du capital. Critiqué comme un cadeau pour les riches par ses opposants, ce cadre fiscal est resté inchangé et a libéré les énergies. La rhétorique du président Macron sur la « start-up nation » et des événements tels que « Choose France » ont renforcé l'attractivité du pays, souligne-t-on à Bercy.

La France en récolte les fruits et est devenue en 2020 le pays de l'Union européenne qui a attiré le plus de financements (5,4 milliards d'euros), devant l'Allemagne. Mais ces progrès sont « fragiles ». A partir de 2022, une nouvelle majorité pourrait détricoter les mesures fiscales du président Macron et briser l'élan de la French Tech, redoute-t-on à Bercy.

Les fonds étrangers arrivent

C'est un signal fort de la montée en puissance de la French Tech. Les investisseurs étrangers n'hésitent pas à faire leurs emplettes dans l'Hexagone. L'écrasante majorité des nouvelles licornes françaises ont bénéficié du soutien d'un ou de plusieurs fonds étrangers dernièrement. Ce fut le cas Shift Technology (Advent International),d'Alan (Coatue Management), de Ledger (10T Holdings), de Contentsquare (SoftBank) ou encore de Back Market (General Atlantic).

Au premier trimestre 2021, près de 40 % des financements des jeunes pousses françaises provenaient des fonds étrangers (Etats-Unis en tête). Un niveau record. « Cela fait quelques années que l'écosystème rayonne à l'international et cela commence à payer », confiait récemment Arthur Porré, cofondateur d'Avolta Partners.

Signe des temps : Sequoia, le fonds star de la Silicon Valley, vient de faire son premier investissement dans une société française (la fintech Pennylane) depuis l'ouverture de son bureau en Europe en 2020. Et l e japonais SoftBankne fait pas mystère qu'il pourrait de nouveau passer à l'offensive en France. Seul bémol : les start-up tricolores peinent pour l'instant à réaliser des exits, même si l'introduction en Bourse de Believe et demain celle d'OVH sont des motifs d'espoirs.

Le goût du risque

Les entrepreneurs français sont des défricheurs. Ils l'ont démontré dans la mobilité avec Blablacar, qui a popularisé le covoiturage, dans l'alimentation avec Ynsect et InnovaFeed, qui font le pari des protéines d'insectes, ou dans lejeu vidéo mobile avec Voodoo.Ces entreprises ont pu s'appuyer sur des talents sortis des écoles d'ingénieurs, des écoles de commerce ou de l'université pour proposer des services ou des produits innovants. Conscientes d'être sur des marchés porteurs, ces entreprises ont rapidement franchi les frontières de l'Hexagone et parfois fait des acquisitions stratégiques. Ynsect a ainsi avalé récemment son rival néerlandais Protifarm.

Une sensibilité aux enjeux environnementaux

Les start-up françaises vont devoir faire leur transition écologique dans les prochaines années. Les exigences croissantes des consommateurs, les normes fixées par la loi et les critères des fonds d'investissement les y forceront si elles ne prennent pas elles-mêmes les devants.

Plusieurs start-up tricolores sont déjà considérées comme des pionnières et ont réussi à faire rimer conscience environnementale et ambitions économiques. C'est le cas de Recommerce, Back Market ou Certideal, qui contribuent à la structuration d'une filière de l'économie circulaire, ou de Cityscoot, spécialiste de la mobilité électrique urbaine. L'innovation sera décisive dans le futur pour relever les défis écologiques, et les grosses start-up devront donner l'exemple.

« L'ensemble des impacts environnementaux du French Tech 120-Next40 sera largement renforcé à horizon 2025. Les gains environnementaux futurs attendus sont particulièrement forts en ce qui concerne les émissions de CO2 : les économies réalisées à cet égard grâce au French Tech Next40-120 devraient correspondre, en 2025, à l'empreinte carbone d'un bassin de population à mi-chemin entre Marseille et Lyon », estime le baromètre d'impact de la French Tech réalisé par le cabinet Roland Berger.

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