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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

Métavers : un nouveau monde où planter le drapeau français



Fred Volhuer

On parle beaucoup du métavers depuis que Facebook a rebaptisé son groupe « Meta ». Pas sûr, pourtant, que tout le monde saisisse les enjeux considérables de ce nouvel âge d'Internet, dans lequel les utilisateurs auront un accès personnalisé, en trois dimensions, à un univers d'espaces virtuels persistants. Les infrastructures des réseaux évoluent déjà rapidement, avec la 5G et le wi-fi 6. De nouveaux équipements (casques et lunettes de réalité virtuelle plus performants que les actuels) vont naître, permettant de se connecter à des contenus et services d'un nouveau genre : au lieu de regarder des images, l'utilisateur va par exemple accéder, en 3D, à des sites touristiques ou des bibliothèques de contenus.

Mais si nous sommes le produit de notre environnement, qui peut prévoir ce que la superposition des mondes réels, virtuels et le don d'ubiquité du métavers nous apporteront ? Nous souhaiterions ici mettre en avant des problèmes qui se sont posés depuis la naissance d'Internet, et qu'il va falloir aborder - dans le même esprit - à propos du métavers. Le métavers ne doit pas être un réseau appartenant à quelques grands acteurs technologiques. Comme pour Internet, il nous paraît appeler de manière impérieuse une ouverture et une interopérabilité des mondes et des acteurs, et une mise en place des normes et des standards nécessaires à cette nouvelle forme de souveraineté numérique. Identité (avatars des utilisateurs, gestion de profils), possession d'actifs (lieux-terrains, objets) et modalités de paiement (cryptomonnaies, places d'échange) sont au coeur des enjeux de la bataille industrielle en cours de préparation.

Au sein de ces mécanismes de marché, à réguler, ce sont évidemment les audiences qui vont déterminer quels sites, quels contenus, quels magasins, seront les plus utiles, quelle monnaie la plus pertinente, et comment les relations avec les marques vont s'opérer. Notre attention est une denrée rare, l'économie de l'attention une variable essentielle de l'activité humaine. Le métavers va se frayer un chemin dans l'économie de l'attention. Ainsi les espaces et services numériques qui seront les plus fréquentés capteront le plus de valeur, les premiers arrivants étant probablement placés en position dominante.

Si Google, en tant qu'architecte de l'information, est parvenu à devenir la clé d'entrée du Web première génération vers les connaissances écrites, et YouTube-Netflix-Facebook vers les flux photo et vidéo du Web social, nous entrons désormais dans une nouvelle ère. Au coeur de cette bataille pour le Web spatial immersif, la modernisation des outils et des infrastructures via la 3D et la diffusion en temps réel deviendra le véritable enjeu stratégique des acteurs industriels.

On mesure l'importance que va revêtir la création culturelle dans la réalisation de contenus attrayants. La France a ici deux atouts décisifs. Elle abrite un grand nombre de talents reconnus et très créatifs. Et elle dispose de fonds publics qu'elle peut orienter pour établir la grammaire de cette nouvelle économie de la création. Plusieurs entreprises françaises ont déjà démontré leur capacité à utiliser les financements publics et les crédits d'innovation pour inventer des formats et des idées qui attirent des investissements étrangers. Google, Facebook, HTC ainsi qu'une multitude d'opérateurs de téléphonie et chaînes de télévision en Amérique, Europe et Asie ont déjà investi dans des coproductions immersives internationales dirigées par des Français.

Grâce à ces productions, récompensées dans les festivals mondiaux du film et du jeu vidéo, la France abrite, dit-on, une « Silicon Valley de l'immersion » ! De même, les nombreuses formations françaises d'ingénieurs, de graphistes et de designers sont reconnues à l'international. Appuyons-nous sur la richesse de notre culture et l'énergie créatrice de notre jeunesse pour que les Disney, les Spielberg ou les Netflix du métavers soient des talents français !

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