2022 - Séance 4
Comment peut-on s'inspirer du gaming pour envisager la virtualisation du Monde ?
Atelier réalisé dans les locaux d'Ubisoft
Pitch
Les jeux vidéos /gaming sont "précurseurs" depuis longtemps des mondes virtuels et du 3D. Certaines productions, comme Roblox ou Fortnite, pourraient même être qualifiées de proto-Métavers.
Malgré cette avance en termes de technologie et d’usages, la spatialisation du Web, qu’incarne l’idée de Métavers, y est tout de même vécue comme une révolution.
Nous essaierons de comprendre pourquoi avec :
Retrouver le compte rendu des 4 interventions de notre séance , document pdf
Rédaction : Alain Busson Hec Paris
-Amanda Evertsson, Consumer Trends Analyst à Ubisoft. Elle s’appuiera sur l’étude des pratiques numériques la gen z pour tenter de dresser un profil des futurs habitants du Métavers.
Pour aller plus loin sur la genZ
https://www.franceculture.fr/emissions/soft-power/la-generation-z-sa-culture-son-identite-ses-reves-ses-folies
Sommes-nous vraiment en train de fabriquer des “crétins digitaux" ? par Xavier de La Porte
-Baptiste Chardon, Blockchain Business & Product Director à Ubisoft. Il présentera différentes expérimentations en lien avec les NFT dont la plate-forme Quartz d’Ubisoft, dédiée aux échanges de NFT.
-Esteban Giner, Foresight Researcher à Ubisoft. Il proposera aux participants du club une visite guidée de Roblox.
Retrouvez la présentation d'Esteban
-Et un Market Strategy Analyst d’Ubisoft nous exposera les dynamiques et les enjeux des acteurs du marché vidéoludique appliqués au Métavers.
Pour aller encore plus loin , étude Accenture ....
Compte rendu de la séance par Catherine Tanitte
Pour aller plus loin ...
Google a récemment banni les comptes YouTube de plusieurs grandes chaînes dédiées à la blockchain.
Cette décision de la firme de Mountain View illustre la relation compliquée entre géants de l'Internet et écosystèmes blockchain. Elle illustre également l'importance du rôle que doivent jouer les régulateurs français et européen.
En sus de sanctionner les activités illicites liées à la blockchain, ces derniers doivent protéger les projets blockchain - notamment de Web3 - qui subissent une concurrence déloyale.
Le Web3 se définit comme l'ensemble des produits et services qui fonctionne sur la base d'une blockchain.
Du côté utilisateur, le Web3 offre un service qui prend généralement la forme d'un protocole. Un réseau social 3.0 offre par exemple des fonctions de mise en relation qui ressemblent à celles d'un service Web 2.0 comme TikTok ou Instagram. Seulement, les utilisateurs se connectent au réseau social 3.0 au moyen d'un compte qu'ils créent directement au niveau de la blockchain. Les données ne sont donc pas stockées au sein de l'application, mais sur la blockchain.
De plus, les utilisateurs peuvent facilement créer ou collecter des jetons qui sont directement enregistrés dans leur porte-monnaie électronique. Ils peuvent, par exemple, générer des jetons pour chacune des photos ou vidéos qu'ils publient. Ces jetons portent le nom de « NFT ». Ils sont enregistrés individuellement sur la blockchain ; ils sont donc uniques et indestructibles.
Du côté innovateurs, l'absence d'un point de contrôle centralisé au niveau de la blockchain assure l'accès permanent des applications 3.0 qu'ils développent. Nous ne verrons donc pas d'équivalent aux affaires Apple Pay et Google Shopping dans lesquelles une entreprise qui détient un produit ou service clé préfère ses produits à ceux des concurrents. En somme, la blockchain permet l'introduction de nouveaux business models qui protègent davantage les acteurs au sein de son écosystème.
Seulement, la blockchain n'évolue pas en vase clos. La technologie est dépendante du monde qui l'entoure, elle est de fait vulnérable aux Gafam qui possèdent des infrastructures digitales leur permettant de ralentir la propagation des services et applications blockchain. A titre d'exemple, 60 % de l'ethereum est stocké sur des services cloud, dont 25 % chez AWS (service Amazon). Cette blockchain est la deuxième plus grande au monde derrière Bitcoin, et pourtant, la stabilité de son écosystème composé de dizaines de milliers de développeurs dépend indirectement du bon vouloir d'un géant du Web. De la même façon, les blockchains et applications compatibles font souvent usage de services centralisés tels que YouTube ou Twitter afin d'attirer de nouveaux utilisateurs.
Les régulateurs ont donc un rôle essentiel à jouer : ils doivent s'assurer que les géants de l'Internet n'utilisent pas leur pouvoir de marché afin d'entraver le développement des services et applications 3.0.
Les affaires de ce type devant les autorités de concurrence restent encore trop rares. On pourra par exemple s'étonner de la quasi-interdiction des publicités blockchain pratiquée pendant plusieurs années par Facebook, Google et Microsoft. Ou encore, du retrait régulier d'applications liées au Web3 sur les stores Apple et Google. Il se peut que ces comptes et applications soient supprimés parce qu'ils comportent du contenu illicite. Si tel est le cas, ces géants du numérique n'enfreignent pas le droit de la concurrence. Mais il se peut aussi que ces comptes soient supprimés par des Gafam qui craignent le développement de la blockchain. Seul le régulateur pourra en juger. Espérons qu'il ne le fasse pas trop tard.