Neïla Beyler
Dans les plus grandes économies du monde, un quart du travail actuel pourrait être automatisé avec de l'IA, selon Goldman Sachs. La banque estime que ChatGPT et ses émules pourraient contribuer à faire progresser de 7 % le PIB annuel.
Voici de quoi faire trembler les cols blancs. A l'instar de ChatGPT, les systèmes d'intelligence artificielle générative pourraient entraîner des « perturbations importantes » sur le marché du travail et affecter environ 300 millions d'emplois à temps plein dans le monde, selon une étude de Goldman Sachs.
L'IA générative, qui utilise des contenus existants pour apprendre et en générer de nouveaux, a vu sa popularité exploser ces derniers mois à la suite du lancement à destination du grand public de ChatGPT et de ses émules. Développé par la société californienne OpenAI, ce chatbot, rapidement devenu viral, a bouleversé le secteur et stimulé d'autres start-up. En se basant sur des données relatives aux tâches professionnelles aux Etats-Unis et en Europe, les chercheurs de la banque d'investissement américaine en sont venus à la conclusion que 300 millions d'emplois à temps plein dans le monde pourraient être menacés par l'automatisation liée à l'IA générative - si elle se montre à la hauteur des attentes.
Dans le détail, le rapport indique qu'environ deux tiers des emplois actuels sont exposés à un certain degré d'automatisation par l'IA, tandis qu'elle pourrait remplacer jusqu'à un quart du travail actuel. Les cols blancs sont parmi les plus susceptibles d'être affectés par ces nouveaux outils. Le rapport souligne aussi qu'aux Etats-Unis, les métiers du juridique ainsi que du support et de l'administratif sont particulièrement menacés par ces nouvelles technologies. En Europe, les cadres et les métiers liés à l'administratif sont aussi les plus en danger.
De nouveaux rôles
Goldman Sachs suggère également que si l'IA générative est largement adoptée, elle pourrait entraîner d'importantes économies de coûts de main-d'oeuvre et la création de nouveaux emplois. Depuis son lancement il y a quatre mois, et les débats qui font rage depuis, ChatGPT a déjà donné naissance à de nouveaux rôles, notamment celui d'« ingénieur d'assistance », qui consiste à écrire du texte plutôt que du code pour tester les chatbots d'IA.
Cette nouvelle technologie pourrait aussi booster la productivité au niveau mondial. Goldman Sachs estime que l'IA pourrait même, à terme, contribuer à augmenter le PIB mondial annuel de 7 %.
Un impact difficile à établir
L'impact des modèles de langage comme ChatGPT ou Bard de Google est difficile à établir. Les plus optimistes pensent qu'ils créeront des opportunités d'emplois pour ceux qui savent s'adapter. En tout cas, les perspectives d'automatisation de certaines tâches incitent les chercheurs à commencer à réfléchir au sujet. Une étude réalisée conjointement par OpenAI et l'université de Pennsylvanie a ainsi calculé de son côté que 80 % des employés américains seraient affectés par l'IA générative pour au moins 10 % de leurs tâches et que 19 % d'entre eux seraient touchés pour plus de la moitié de leurs tâches. L'étude note que les plus diplômés doivent se préparer à davantage d'ajustements que les moins diplômés.
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