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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

L'intelligence artificielle suscite trop peu de débats en entreprise

Muriel Jasorinnovation L'enjeu est de préparer à la complémentarité humain-machine, mais pour 42 % des organisations, le sujet se situe encore au stade de la réflexion, selon un baromètre MetraData. La vidéo a fait florès sur le web. Sa promesse ? Permettre à tout un chacun de s'exprimer avec brio en langue étrangère grâce à une intelligence artificielle (IA), qui non seulement double la voix mais aussi procède à une synchronisation labiale. Une technologie révolutionnaire susceptible de menacer l'avenir de nombre de traducteurs et spécialistes du doublage. Les ravages sociaux que pourrait provoquer l'IA porteraient sur 300 millions d'emplois dans le monde, d'après Goldman Sachs. De premiers effets concrets viennent de se produire en France, où Onclusive, une société spécialiste de l'analyse des médias et de la communication, entend supprimer 217 postes sur 383 pour les remplacer, en grande partie, par de l'IA. Si le déploiement technologique fait partie des trois priorités absolues des dirigeants français, à en croire la CEO Survey de PwC, les entreprises et leurs salariés prennent-ils suffisamment la mesure de la déferlante IA ? Beaucoup se rassurent avec des listes de « métiers impossibles à remplacer », l'IA n'étant dotée « ni de corps ni d'esprit ». Une proportion de 27 % de salariés français, selon PwC, estiment même que l'intelligence artificielle n'aura aucun effet sur leur emploi dans les cinq ans à venir. Pis, alors que l'IA s'invite dans tous les débats, chez 42 % des organisations, le sujet n'apparaît qu'au stade de la réflexion, voire n'est pas du tout d'actualité, nous apprend un baromètre MetraData. Naïveté, peur refoulée ou bien déni ? Récentes, les IA génératives sont à démythifier. « Il importe de faire de la pédagogie sur leurs aspects positifs, qui peuvent offrir de précieuses nouvelles compétences. Formation continue, politiques d'acculturation… Oui, bien évidemment, mais la démarche à suivre passe moins par de la formation pure et simple que par la nécessité de rendre l'ensemble de l'organisation apprenante », prévient Frédéric Petitbon, associé chez PwC Consulting. Cet expert invite ainsi les métiers, fonction par fonction, à se prendre eux-mêmes en main en multipliant les cas d'usage. Face au développement exponentiel des technologies, il va s'agir de faire preuve de discernement, de s'adapter et de se réinventer. L'objectif est d'en tirer le meilleur parti grâce à la distribution la plus large possible de clés de compréhension, pour ne pas se laisser dépasser par autant de concentrés d'algorithmes. Car si des métiers sont directement menacés, d'autres - ceux de cols blancs et autres professions du savoir - vont être affectés d'une façon telle que leur nature et leur façon d'être exercés s'en trouveront du tout au tout changées. Résultat : l'OCDE a chiffré à quelques dizaines de milliers le nombre de salariés devant non pas seulement acquérir de nouvelles compétences, mais opérer une réorientation professionnelle. L'ingénieur de prompt Des groupes comme Infosys, Amazon, Ericsson ou encore Vodafone se sont ainsi lancés dans de vastes programmes de reconversion. Avec, à la clé, de nouveaux métiers : l'ingénieur de prompt qui pose, avec pertinence, les « bonnes » questions à l'IA, ou encore l'expert qui maîtrise les sources sur lesquelles s'appuient les IA génératives. L'enjeu est de taille pour les comités exécutifs, qui auditionnent quantité d'experts pour mieux mesurer l'impact de l'IA sur la productivité, la sécurité, les emplois et entrevoir de nouveaux débouchés. « L'utilisation pertinente de l'intelligence artificielle, comme outil de soutien à l'intelligence humaine, peut permettre aux entreprises de se différencier, donc de gagner des parts de marché. Voire, à terme, de créer de nouveaux emplois », pointe Laurent Félix, directeur général d'Ekimetrics. Biais, externalités négatives, manipulations de données, fake news… Sur le terrain de l'IA, toutes les entreprises ne se valent pas et il va revenir à l'Etat, par un mécanisme de soutien assis sur des critères éthiques, de séparer le bon grain de l'ivraie. Après quoi, une coopération entre institutions, entreprises et citoyens consommateurs devrait permettre, espérons-le, de répondre au mieux à cet enjeu sociétal majeur. Lire la version longue sur lesechos.fr/idees-debats/leadership-management

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