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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

Travailler, c'est trop dur ?

Pascal Perri démontre comment la désaffection à l'égard du travail met en danger notre modèle social. Lorsque l'on sait que le travail est le seul capital de ceux qui n'en ont pas, le désamour à son égard qui semble toucher les Français est particulièrement inquiétant. Certains slogans martelés dans les manifestations contre les retraites étaient stupéfiants d'aveuglement : « La retraite on s'en fout, on veut pas bosser du tout », « Remplacer le capitalisme par une bonne sieste ». Comment défiler sous une pancarte « Métro, boulot, caveau », lorsque l'homme et la femme qui prennent leur retraite à 62 ans bénéficieront respectivement de leurs pensions pendant 22 et 27 ans en moyenne ? Au-delà de ces symptômes, Pascal Perri, chroniqueur aux « Echos » et sur LCI, se demande dans « Génération Farniente », pourquoi « tant de Français ont perdu le goût du travail » ? Il le fait à travers moult exemples et une étude approfondie de la place du travail dans l'histoire : chasseurs-cueilleurs, Turgot, Marx… Dans « l'idéologie du non-travail », il voit la cause profonde de notre appauvrissement collectif. C'est gravissime dans un modèle social financé par la quantité et la qualité du travail. Ce livre vif, informé et précis a le mérite de le rappeler. Extraits. Système perverti :« Dans certains métiers comme la publicité et la communication circule une « liste noire » des salariés qui ont fait de la rupture conventionnelle un outil pour se constituer un pactole personnel. Ils ont été embauchés tour à tour dans les grandes agences du secteur et quelques mois ou années après recherchent une rupture conventionnelle pour gagner sur les deux tableaux : une indemnité de sortie bien négociée et un droit au chômage pendant plusieurs années […]. Cette bonne mesure a donné lieu à des biais d'utilisation malveillants d'autant qu'elle se termine par la consommation d'argent public, à travers les indemnités de chômage, qui pourrait être mieux utilisé ailleurs ». Les prix ou les emplois : : « En 1994, une campagne publicitaire avait forgé le slogan : 'Nos emplettes sont nos emplois'. Une bonne formule. La société n'a pas suivi et depuis cinquante ans nous vivons en France sous l'emprise du pouvoir d'achat […]. Ainsi la crise du Covid a démontré que la délocalisation des productions de médicaments a détruit des emplois en France mais permis de maintenir les prix les plus bas d'Europe pour les molécules simples pour le plus grand profit de l'Assurance Maladie. Nous avons fait le choix des petits prix contre celui de l'emploi. » Louis XIV déjà :« Le règne de Louis XIV, sans doute le plus imprégné de principes économiques, inaugure la longue tradition française de l'économie étatisée et, avec elle, des règles du travail. Le pouvoir monarchique ne comprend pas que les règles rigides imposées à l'entreprise et aux ouvriers brident la concurrence et l'innovation. Si d'autres pays attirent les talents - les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Espagne -, la monarchie française n'a d'autres ressources que la criminalisation de l'émigration professionnelle pour endiguer la fuite des talents. » Envoyé de mon iPad




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