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  • Photo du rédacteurThierry Bardy

Chroniques et intelligence artificielle

Julien Damon

L'intelligence artificielle redéfinit-elle l'écriture de chroniques économiques ? Elle peut aider, voire remplacer les chroniqueurs. Cela doit inquiéter les lecteurs.

Dans un monde où l'intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus de place dans notre quotidien, la question de savoir si elle peut écrire des chroniques économiques pertinentes et de qualité se pose naturellement. L'IA a fait d'énormes progrès en matière de traitement du langage naturel, mais peut-elle réellement capturer la complexité et la nuance nécessaires pour analyser les tendances et fournir des commentaires avisés ?

D'une part, l'IA dispose de capacités impressionnantes pour la collecte et l'analyse de données. Grâce à des algorithmes sophistiqués et à l'apprentissage automatique, elle peut explorer d'énormes ensembles de données, identifier des modèles et générer des rapports détaillés en un temps record. De plus, elle peut agréger des informations provenant de sources diverses et fournir une analyse quantitative approfondie.

Cependant, la rédaction de chroniques économiques va au-delà de la simple compilation de données chiffrées. Elle implique une compréhension approfondie du contexte, des interactions sociales, politiques et internationales, ainsi qu'une capacité à formuler des idées claires et à présenter des arguments convaincants.

La « perspective humaine »

Les chroniqueurs humains apportent une perspective unique à leurs analyses. Ils ont la capacité de contextualiser les données, d'expliquer les implications pour le grand public et d'intégrer des éléments qualitatifs dans leurs réflexions. Leur expérience et leur intuition jouent un rôle crucial dans la formulation d'opinions éclairées et dans la création de contenus accessibles à un large éventail de lecteurs.

L'IA peut certes produire des articles, mais ces derniers peuvent manquer de la subtilité, du discernement et de l'authenticité que les lecteurs recherchent souvent. Les chroniques économiques nécessitent une analyse contextuelle, une réflexion critique et une capacité à anticiper les implications futures des tendances, des aspects qui restent difficiles à reproduire pour les algorithmes.

Bien que l'IA puisse contribuer à la rédaction de certaines parties des chroniques en fournissant des données et des analyses, la qualité rédactionnelle et l'expertise humaine restent indispensables pour créer des textes impactants et stimulants. L'association entre l'IA et le travail des experts humains ouvre de nouvelles perspectives et peut améliorer la qualité globale des analyses économiques présentées au public.

3.000 signes en quelques secondes

Stop ! Tout le début de ce texte, jusqu'au mot « stop », a été proposé par le célèbre agent conversationnel ChatGPT. Celui-ci n'aura mis que quelques secondes à produire quelque 3.000 signes sur le sujet : « L'intelligence artificielle peut-elle écrire des chroniques économiques ? » Le résultat est-il si bluffant ? C'est au lecteur de le dire.

Le chroniqueur soucieux de sa plume pense certainement qu'il aurait pu stylistiquement mieux faire, que les mots auraient pu être mieux choisis, les développements moins creux. Le chroniqueur pressé se dit que désormais il pourra gagner un temps considérable.

Le chroniqueur malhonnête (même s'il ne se sait pas forcément ainsi) se dit qu'il n'aura même plus à plagier ou picorer ailleurs. Une machine fera le travail pour lui. En tout cas, une IA générative bien promptée (c'est-à-dire bien interrogée) peut assurément changer la vision qu'ont les observateurs les plus dubitatifs à l'égard des annonces, triomphantes ou alarmistes, sur la révolution en cours.

Question à 100 euros : les dernières phrases de cette chronique ont-elles ou non été écrites par ChatGPT ?

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